Trop d’herbes dans les rouages et tout s’arrête !
Protéger et récolter Le 23/11/2022Cette année, les renouées, chénopodes et autres adventices, ont marqué leur territoire au sein des parcelles de betteraves… et à l’usine. En masse, ces mauvaises herbes sont un fléau ! Des mesures sont prises en plaine pour éviter les risques de ralentissement du process de transformation.
Les herbes en excès font disjoncter les rouleaux
Frédéric Guapo, ingénieur technique à l’usine d’Étrépagny se rappelle du début de la campagne d’arrachage : « Nous avons reçu des lots de betteraves tellement envahis de mauvaises herbes que les esherbeurs n'ont pas pu faire leur travail correctement. Ces herbes sont arrivées sur les tables à rouleaux, l’ultime étape de lavage. Elles se sont accumulées dans les bacs d’eaux chargées situées en dessous, les eaux contenant normalement peu de brins, et se sont aussi enroulées autour des rouleaux. Les herbes ont même fait disjoncter ces rouleaux. » À ce stade, il a fallu dire stop : arrêter les machines et les tapis, mettre en pause le tractopelle qui pousse les betteraves vers le circuit de lavage et bloquer les déchargements ! Toute la chaine de fabrication a été arrêtée quelques heures pour nettoyer et réparer.
Les mauvaises herbes en excès peuvent entrainer des bourrages à l’usine au sein de la chaine d’acheminement des betteraves et polir les couteaux de découpe ! Certes à Roye comme à Étrépagny, des ésherbeurs peignent en surface les bains de betteraves pour retirer toute matière herbacée. La chaine de lavage ne s’arrête pas là puisque les betteraves passent dans un dernier tambour épierreur puis sur des tables à rouleaux soumis à un jet d’eau afin d’éliminer les derniers résidus d’herbes, de radicelles, de terre et graviers ! Ce dernier équipement est d’ailleurs unique à Saint Louis Sucre. En routine, même avec un taux de salissure moyen, ces opérations suffisent pour obtenir une betterave toute propre.
Les inspecteurs de culture et contrôleurs de plaine donnent l’alerte si le taux de mauvaises herbes est problématique.
Les conséquences de ce dysfonctionnement touchent aussi les agriculteurs. « Si l’usine ne repart pas rapidement cela affecte les plannings », ajoute Frédéric Guapo.
Suite à cet incident qui a eu lieu à deux reprises, un dispositif d’alerte a été mis en place par le service logistique à l’initiative de Cyril Croissant. Via l’outil RMS, l’inspecteur et/ou le contrôleur chargés de pancarter le silo renseignent sur la quantité d’herbes du silo constatée visuellement. Trois niveaux sont mentionnés : faible, élevé ou très élevé. Ce dispositif permet de réagir en amont avec les planteurs et d’intervenir avec les engins pour enlever les herbes.
« C’est important d’échanger avec le planteur lorsque ses silos sont susceptibles de créer des problèmes en usine, Pierre-Étienne Bru, inspecteur de culture Saint Louis Sucre. En anticipant, on trouve des solutions. »
Heureusement, depuis début octobre, l’usine ne rencontre plus ce type de problème.