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La lutte contre la jaunisse de la betterave ne s’arrête pas après la récolte. La première mesure prophylactique consiste à enfouir les résidus de racines dans la parcelle et dans les cordons de déterrage grâce au travail du sol. Même un fragment peut générer une repousse, servant de réservoir potentiel pour les virus et les pucerons vecteurs.

Conditions climatiques favorables aux repousses de betteraves

Or, cette année, le risque de maintien de ces réservoirs est important compte tenu des conditions climatiques favorables. « Avec un automne puis un hiver doux et pluvieux, les betteraves repoussent en nombre dans les parcelles de blé, les intercultures et les emplacements de silos », observe Edwige Delcour, inspecteur de culture dans l’Eure.

Lorsqu’un puceron infecté se nourrit de la sève de ces repousses, il injecte en même temps les virus présents dans ses glandes salivaires. Ainsi, les repousses de betteraves hivernantes assurent la transition entre deux campagnes. « Par exemple, dans un blé de betteraves ou une orge de betteraves, si ces repousses subsistent début mars, elles peuvent non seulement maintenir le réservoir sur place mais aussi servir de source d’inoculum pour les parcelles de betteraves voisines. »

En effet, lorsque les températures remontent, les pucerons ailés migrent et propagent la maladie aux jeunes betteraves semées à proximité. 
Son conseil : « Désherbez dès que possible pour éliminer ces repousses ! »

Les pratiques pour éliminer le réservoir

Le désherbage chimique des céréales à paille.
Dans les parcelles de blé, si des betteraves sauvages se développent en sortie d’hiver, l’application d’herbicides sélectifs (sulfonylurées par exemple) peut être une solution efficace.

Le broyage et la destruction mécanique en interculture.
Pour les betteraves semées après un couvert végétal, la destruction systématique de celui-ci en début ou en fin d'hiver est nécessaire. Cette pratique permet d'éliminer efficacement des espèces qui hébergent les pucerons telles que les moutardes, la phacélie…  

La rotation des cultures.
Éviter les successions de cultures hôtes de Myzus persicae, comme le colza et la moutarde, pour diminuer les populations de pucerons.

L’enfouissement des résidus de betteraves après la récolte.
Il s’effectue dans la parcelle et sur les cordons de déterrage.

Exemples de réservoirs de pucerons avant l’implantation de la betterave et interventions