FD 20 FarmDroid, des parcelles propres jusqu’au stade 4 feuilles

Sur la parcelle de 8 ha de Maxime Crombez, agriculteur à Carsix dans l’Eure, le semis avec FD 20 a été rapide, effectué en moins de 5 jours. Le robot est passé toutes les semaines, sans s’arrêter jusqu’à la fermeture de la ligne. Par rapport au témoin caractérisé par un programme de désherbage chimique, un écart de rendement de - 1,4 t/ha a été enregistré sur la modalité FarmDroid « Nous l’expliquons par le fait que certaines pierres ont scalpé les betteraves, parfois sur plusieurs dizaines de mètres, complète Ughau Debreu, chargé de mission Saint Louis Sucre. Une voie de développement est de mettre des caméras pour identifier les pertes de plantes à l’arrière de la machine afin de stopper le robot. »

De très bons résultats ont été obtenus chez Étienne Daudré, agriculteur à Marché-Allouarde dans la Somme. Sur une parcelle de 10 ha, un binage a été réalisé une semaine après le semis. Ce binage que l’on peut appeler « à l’aveugle » est effectué avant que la betterave ne pointe. Dans ce cas, le cotylédon se situe à 1,5 cm du sol.
À partir du stade 2 feuilles, le robot peut désherber sur l’inter-rang grâce à des éléments de binage. Tout l’intérêt de cette technologie est de bénéficier de la localisation GPS des graines pour débuter le désherbage mécanique en inter-rang le plus tôt possible. À partir du stade 2-4 feuilles, le FD 20 a pu démarrer son travail de binage sur le rang en ajoutant sur le châssis du robot des couteaux désherbeurs. En exerçant un mécanisme de va et vient, les couteaux arrachent ou sectionnent les adventices aux stades filaments et cotylédons sur le rang, au plus près de la betterave. « La parcelle était vraiment propre hormis en fin de cycle de désherbage avec une levée de chénopodes, partage Ughau Debreu. Le peu qui a échappé au robot s’est ramifié et a été impossible à éliminer. Dans ce cas, il faut de la chimie en relai pour finaliser le désherbage. » À noter, les conditions sèches du printemps 2022 ont aussi été favorables au binage.

Un bémol est à noter dans le cadre de l’utilisation du robot sur la ferme agroécologique d’Étrépagny. Des soucis techniques ainsi qu’une météo capricieuse ont rallongé le temps de semis sur l’exploitation. Trois semaines ont été nécessaires pour semer 10 ha contre 5 jours en moyenne pour une telle surface. Conséquence, les stades de la betterave se sont révélés trop décalés selon les zones, perturbant le désherbage. Un passage des couteaux entre les plantules, réglé sur une betterave à deux feuilles, peut endommager celle qui en possède quatre. Et à l’inverse, le robot peut se révéler moins efficace si la distance d’évitement des betteraves est trop grande. Ainsi, les adventices émergeant à proximité du collet n’ont pas pu être atteintes, chénopodes en tête !