« Le programme de formation des inspecteurs de culture de Saint Louis Sucre est inédit »

Comment percevez-vous le projet de formation des inspecteurs de culture sur l’agroécologie que porte Saint Louis Sucre ?

Il est vraiment rare de voir une entreprise déployer d’importants moyens de formation pour que ses collaborateurs acquièrent davantage de compétences. Autre particularité, par ce biais, Saint Louis Sucre veut répondre aux problématiques des agriculteurs en matière d’agroécologie et d’agriculture régénératrice afin d’accompagner une gestion durable des exploitations agricoles. Aussi, pour nous, UniLaSalle, c’est une vraie satisfaction d’avoir été consulté. Le fait que deux de nos anciens étudiants désormais chez Saint Louis Sucre, Ughau Debreu et Clément Bunias, proposent notre école, est la reconnaissance de la qualité de notre enseignement. Nous en sommes très fiers, ainsi que de la confiance que nous témoigne l’équipe dirigeante de Saint Louis Sucre.

Comment s’articule la formation des inspecteurs de culture ?

Nous sommes partis d’un parcours de formation élaboré pour la coopérative NatUp. Ce programme, intitulé « Développer une expertise agroécologique pour accompagner la gestion durable des exploitations agricoles », a été peaufiné avec Saint Louis Sucre. L’idée est d’apporter des connaissances pour que chacun puisse délivrer un conseil ajusté en lien avec les enjeux de la transition agricole. Sa particularité est de s’adapter aux spécificités et attentes de l’entreprise avec un lien systématique à la culture de la betterave.

Le parcours de 22 jours se décline en six sessions. Pour chaque thème, nous posons les bases afin d’avoir une approche globale. Ensuite, nous proposons des focus. Par exemple, dans le cadre du module cultures, les rotations betteravières les plus pertinentes sont explorées pour préserver la biodiversité et les sols. En complément, nous présentons les solutions permettant de limiter les bioagresseurs.

Quelles méthodes pédagogiques déployez-vous dans ce programme ?

Notre approche est avant tout concrète et interactive. Nous prévoyons des démonstrations sur notre ferme pédagogique. Par exemple, pour la formation Saint Louis Sucre, nous réalisons des semis qui serviront de support pour effectuer des comparaisons d’itinéraires techniques. Des travaux pratiques s’organisent notamment dans le cadre de l’analyse des sols. Chaque apport de connaissances est lié à une pratique sur le terrain. Enfin, outre nos enseignants-chercheurs, nous sollicitons des experts reconnus par la profession. Thierry Pouch, docteur en sciences économiques, éclaire sur les enjeux géopolitique et économique de l’agriculture dans un contexte français, européen et international. Paul Robert, agronome, dirigeant de Novalis Terra, pilote le module sur la fertilité et la biologie des sols. Plusieurs agronomes d’Agro Transfert Ressources et Territoires, interviennent aussi en salle et sur le terrain. Enfin, les solutions que nous présentons se fondent sur la science sans perdre de vue le volet économique.

Au-delà du transfert de connaissances, quels sont les autres atouts de cette formation pour les équipes Saint Louis Sucre ?

Cette formation possède le label BADGE reconnu par la Conférence des grandes écoles. Cela signifie que le cursus allie des bases théoriques à une pratique professionnelle. Elle se ponctue par la délivrance d’un diplôme de l’Institut UniLaSalle Beauvais. Ce dernier s’obtient en validant les connaissances évaluées en fin de chaque module et la soutenance d’un mémoire en fin de parcours devant un jury de professionnels. Ainsi, cette formation diplômante valide la montée en compétences.

Des premiers indicateurs présagent-ils de la réussite de cette formation ?

Tout d’abord, nous répondons quand nous croyons au projet de formation de l’entreprise. J’apprécie l’envie de l’entreprise d’avancer vite, avec un objectif clair et son prérequis : « On y va pour tout le monde ! ». L’entreprise crée aussi de bonnes conditions de formation en prenant en compte les contraintes soulevées par ses collaborateurs.

De notre côté, nous avons réalisé des échanges en amont de la formation avec les inspecteurs de culture. Ainsi, chacun a pu partager ses attentes, ses questions et une dynamique s’est créée. Un premier indicateur, très simple et révélateur ? Tout le monde est là ce 9 avril matin, bien en avance et motivé ! Quand on arrive préparé, cela signifie qu’on se sent concerné et impliqué.