Immersion dans le monde de la betterave sucrière pour les étudiants en agriculture
Nos usines Le 24/12/2024Rien ne vaut une visite d'usine pour comprendre l'envergure des procédés de fabrication du sucre et tous les enjeux qui en découlent ! Le 12 décembre, l'usine de Roye accueillait une classe en bac technologique du lycée Sainte-Colette à Corbie (Somme) tandis que celle d’Étrépagny recevait deux jours plus tôt, une promotion de BTS du lycée agricole de Chambray (Eure).
Suivre le parcours des betteraves, de la cour de l’usine à la salle de cristallisation, approcher au plus près des machines et comprendre les défis d’un site industriel : tels sont les moments forts des deux journées de visites des sucreries réservées aux étudiants en agriculture.
Découverte de la betterave par le prisme industriel pour les BTS
Ceux de première année en BTS agronomie et cultures durables du lycée de Chambray (27) ont suivi le parcours à Étrépagny le 10 décembre. La visite a été organisée par leur professeure d’agronomie, Sophie Willems et avec le concours d’Edwige Delcour, inspecteur de culture. Pour ces étudiants, cette visite marque une première immersion dans l’univers de la betterave sucrière. « lls n’avaient jamais abordé cette culture auparavant, explique Sophie Willems. C’est une opportunité unique de lier théorie et pratique. Ainsi, ils ont un aperçu concret des débouchés liés à la betterave. » Le lycée inscrit cette visite dans un programme pédagogique progressif, qui certes se déroule à rebours de l’itinéraire de production. Cependant, commencer un enseignement par l’objectif final, éclaire les élèves sur les attentes d’un industriel. D’ores-et-déjà, cela attise leur curiosité : « Nous avons envie d’en savoir plus sur l’itinéraire technique de la culture », indiquent-ils. D’ailleurs, le 17 décembre, ils ont pu découvrir l’arrachage des betteraves chez un planteur Saint Louis Sucre ! L’approfondissement agronomique est programmé au printemps lors des semis. Ils remarquent d’ailleurs l’économie circulaire qui se met en place grâce à la betterave avec les pulpes et les écumes…
« Le programme de visite est complet. Nous voyons l’arrivée des betteraves et tout le processus de transformation. Parmi les procédés, nous avons été interpellés par ceux mis en œuvre pour réduire la dépendance énergétique, avec notamment l’unité de méthanisation. De plus, nous avons appris que la betterave générait des co-produits comme les pulpes pour l’alimentation animale et les écumes destinées à la fertilisation des sols. Un exemple d’économie circulaire et de recyclage ! »
Anne, Aurélian, Charlotte, Henri, Hugo, Jeamique et Maxime
Les étudiants ont été impressionnés par le gigantisme des équipements industriels et ont apprécié la précision des explications
conclut Sophie Willems.
La sucrerie de Roye vue par les élèves en bac technologique STAV
Le 12 décembre, la visite de l’usine de Roye, a suscité le même enthousiasme auprès d’une classe de lycéens en bac technologique STAV (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant) du lycée Sainte-Colette, situé à Corbie (80). Ce parcours pédagogique est structuré autour de deux options complémentaires : l’Aménagement et la Valorisation des espaces (avec notamment l’agronomie) et la Transformation Alimentaire. Cette seconde spécialité est encadrée par Émilie Lefort et aborde toutes les étapes de transformation d’une matière première à son produit fini. En l’occurrence, pour la betterave, elle couvre l’arrachage jusqu’à la fabrication du sucre.
« La visite de la sucrerie a parfaitement rempli son objectif : relier théorie et pratique en explorant chaque étape du parcours de la betterave, de sa culture à sa transformation en sucre, explique la professeure. Pendant deux heures et demie, Pierre-Henry Buleux, inspecteur de culture, a captivé les élèves avec des explications claires et détaillées. L’un des élèves, fils de planteur Saint Louis Sucre, a même pu enrichir les échanges en partageant son expérience familiale. »
Les élèves ont découvert pourquoi la betterave est si répandue dans les Hauts-de-France, grâce aux conditions pédoclimatiques optimales. Ils ont également pris conscience de son rôle stratégique dans l’agriculture et l’économie locale. « Ce qui les a particulièrement marqués, c’est la valorisation de la matière première à chaque étape du procédé de transformation. Rien ne se perd !, ajoute Émilie Lefort. Un autre constat majeur pour les élèves est que le succès de cette filière dépend d'une collaboration étroite entre chaque acteur de cette dernière. De plus, la sucrerie cherche à optimiser au maximum les ressources énergétiques utilisées en recyclant tout ce qui peut l'être.»
La visite a également permis d’aborder des enjeux économiques cruciaux, notamment les fluctuations du cours du sucre, leurs impacts sur la filière, ainsi que l’importance de maintenir une production résiliente face aux défis climatiques.
Emilie Lefort, professeure en bac technologique STAV au lycée Sainte-Colette : « La betterave est exploitée à 100 %, ce point a particulièrement marqué les lycéens. »