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Les conditions météos exceptionnelles de cette campagne avec des pluies abondantes ont un impact sur le cycle de la betterave et sa conduite. Invitée à partager ses recommandations pour la campagne en cours lors des deux réunions planteurs du 21 juin, Ophélie Bolingue insiste sur le haut niveau de risque de la cercosporiose.

Cercosporiose, important réservoir de spores

La précédente campagne, la cercosporiose était bien présente avec des parcelles dont les feuilles se caractérisaient par un aspect brûlé. Résultat, la racine peut perdre jusqu’à un 1,4 point de richesse en sucre. 

« Par conséquent, en raison d’un important inoculum cette campagne, le risque est encore plus fort », souligne la responsable agronomique. De plus, une spore de cercosporiose se conserve sur les résidus de végétaux au sol jusqu'à trois ans. La dissémination s’effectue par le rebond des gouttes de pluies pour atteindre la face inférieure des feuilles ou par le vent. Ensuite, la combinaison pluie et chaleur (hygrométrie > 60 % et températures > à 15 °C) active la contamination primaire. Durant l’été, le champignon enclenche plusieurs cycles de 15 jours environ avec des températures élevées et de l’humidité. Cependant, dès que les températures dépassent 37 °C, la maladie est stoppée.

Traitez contre la cercosporiose dans les 24 à 48 heures suivant l’alerte.

Autre particularité, lorsque la cercosporiose est visible sur les feuilles, c’est trop tard. La maladie se maîtrise très difficilement. Aussi, Saint Louis Sucre va tester l’OAD de l’ITB pour suivre l’évolution des contaminations en parallèle de la carte des interventions déjà disponible sur le site Alerte maladies de l’ITB. 

Associer le cuivre (à action fongicide) aux triazoles

Le service agronomique croise les prédictions du modèle de l’ITB avec ses observations sur le terrain et celles des BSV pour déclencher les traitements. Dès les tout premiers symptômes observés, l’alerte est donnée. « Nous adressons un SMS aux planteurs pour les avertir des contaminations, précise Ophélie Bolingue. Toutefois, il faut intervenir dans les 24 à 48 heures pour éviter l’installation de la maladie. » En effet, la stratégie de protection phytosanitaire est préventive afin de bloquer la germination des spores. « Mieux vaut être 1 à 2 jours avant la contamination que 3 à 4 jours en retard », insiste-t-elle. Pour maximiser l’efficacité, le service agronomique recommande d’associer un fongicide à base de triazole ou de SDHI (Succinate DesHydrogenase Inhibitors) à un fongicide composé de cuivre.

Seul Airone SC bénéficie d’une dérogation 120 jours sur betteraves contre la cercosporiose. « Le cuivre doit avoir un mode d’action fongicide, insiste Ophélie Bolingue. Les oligoéléments composés de cuivre n’ont pas prouvé leur efficacité. » Tout au long de la saison, le programme doit aussi alterner les modes d’action fongicide. Les variétés dites Cerco+ n’excluent pas un programme fongicide solide. Néanmoins, elles permettront de conserver un feuillage plus sain pour les derniers arrachages.

Par ailleurs, en fin de campagne, la destruction des cordons de déterrage évite de constituer un réservoir de la maladie.

Source ITB
Source ITB
Avec le changement climatique, les amplitudes de dates de semis augmentent. Cette année, la moyenne des dates de semis est au 14 avril, soit 3 semaines de plus que la médiane fixée au 26 mars.
Avec le changement climatique, les amplitudes de dates de semis augmentent. Cette année, la moyenne des dates de semis est au 14 avril, soit 3 semaines de plus que la médiane fixée au 26 mars.

SAINT LOUIS SUCRE EST AGRÉÉ POUR LE CONSEIL À L’UTILISATION DES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES (N° HN00104)