
Les biostimulants pour accroître la résilience de la betterave
Nos équipes Le 21/03/2025Dans son mémoire réalisé dans le cadre de la formation à UniLaSalle Beauvais, Henry Wattel étudie les effets des substances naturelles qui stimulent la croissance des plantes. Ces biosolutions sont également explorées dans le programme Mont Blanc auquel il participe.


« Henry ! Cette année est une année de transition ! » Assurément. Mais cette phrase, prononcée par un chef de service d’Henry Wattel, inspecteur de culture, elle remonte à 1997 ! En rapportant cette anecdote dans son mémoire de fin d'études, Henry Wattel souligne que l’adaptation est une constante dans la filière betterave et sucre. « En effet, s’il y a bien une chose qui ne change pas, c’est que cette culture n’a jamais cessé d’évoluer face aux défis », écrit-il.
Aujourd’hui, la betterave doit faire face aux conséquences du changement climatique : sécheresses plus fréquentes, excès de pluies, pression maladies accrue et risque d’érosion. Elle est aussi au cœur d’une transformation vers des pratiques culturales plus durables, avec moins d’intrants chimiques et une meilleure gestion de la fertilité des sols. Face à ces défis, des leviers existent dont l’innovation agronomique.
Henry Wattel s’est donc intéressé dans son mémoire aux biostimulants car il suit notamment les essais du programme Mont Blanc. « Ces produits ne sont pas une mode, mais une réponse pragmatique aux enjeux agricoles, notamment face à la hausse du prix des engrais », souligne-t-il.

Le marché des biostimulants en culture de betteraves
Le marché des biostimulants en France regroupe une quinzaine d’entreprises pour un chiffre d’affaires de plus d’1 milliard d’euros. Selon leur composition, ces produits optimisent l’assimilation des nutriments et renforcent la résistance des plantes.

Expériences en champ : verdict ?
Des essais sont menés dans le cadre du programme Mont Blanc de Saint Louis Sucre avec différentes catégories de produits.
- Des principes probiotiques. Ce sont des bactéries et champignons qui complètent les organismes déjà présents dans le sol et/ou sont directement assimilés par les plantes (apports foliaires par exemple).
- Des principes prébiotiques. Il s’agit d’acides organiques, de polysaccharides et d'oligo-éléments. Leur rôle est d’augmenter l’activité des champignons et des bactéries du sol.
- Des bactéries fixatrices d'azote. Elles captent l’azote atmosphérique pour le rendre disponible aux plantes.
- Des combinaisons d'acides humiques et NPK. Elles améliorent le développement racinaire.
Les résultats sont encourageants :
- Une meilleure assimilation des nutriments par la plante lors de conditions de stress hydrique,
- Un système racinaire secondaire plus développé au stade de développement BBCH 16 des betterave avec certains biostimulants
- Un gain de rendement qui a pu atteindre jusqu’à 6 t/ha selon les produits et selon les conditions pédoclimatiques des expérimentations Mont Blanc.
Cependant, Henry Wattel avertit : « Tous les biostimulants ne se valent pas. De plus, leur efficacité dépend des conditions d'application et de la qualité du sol. »
Ses recommandations
Pour intégrer les biostimulants avec succès dans l’itinéraire technique :
- Tester avant d’adopter : vérifier l'efficacité sur ses propres parcelles.
- Bien choisir les produits : prébiotiques ou probiotiques, selon l'objectif.
- Respecter les conditions d'application : hygrométrie, température et stade de la culture.
- Adapter la fertilisation : intégrer les biostimulants dans une stratégie globale.
En poursuivant les essais en 2025, Henry Wattel montre ainsi que l'agroécologie peut être à la fois performante et rentable. « Avec la raréfaction des engrais minéraux et la réduction des produits phytosanitaires, les biostimulants prendront une place croissante dans les itinéraires techniques. Notre rôle, en tant qu’industriels sucriers, est d’accompagner les agriculteurs pour identifier et utiliser les produits les plus efficaces », indique-t-il en conclusion.



