Le programme agriculture régénératrice structure l’avenir de la betterave

Face aux défis climatiques, économiques et aux attentes des consommateurs, Saint Louis Sucre intensifie son engagement dans l'agriculture régénératrice. Le 3 mars à Tilloloy (80) et le 4 mars à Boisemont (27), 230 planteurs participaient à la réunion d’information sur le programme de transition agroécologique. Objectif : accompagner 80 agriculteurs volontaires et engagés en 2024, 300 en 2025 et 900 en 2030 ! « Et, être toujours là pour les générations suivantes, en Picardie et Normandie », complète Thomas Nuytten, directeur betteravier Saint Louis Sucre.

Une ambition portée par l’ensemble de la filière

L’initiative s’inscrit dans une dynamique globale, répondant aux attentes croissantes des clients de Südzucker. « Les exigences en matière de pratiques agricoles durables sont de plus en plus nombreuses », partage Geert Van Aelst, responsable du développement durable de la Division Sucre chez Südzucker. Par conséquent, l’engagement RSE de Saint Louis Sucre autour d’une trajectoire carbone est ambitieux. Inscrite dans la démarche du groupe Südzucker, validée par le SBTi, cette feuille de route est claire : réduire de 50,4 % les émissions de CO₂ d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.

Pour atteindre ces objectifs, Carole Burzicki, coordinatrice RSE de l’entreprise, souligne l’interdépendance entre tous les acteurs de la filière : « Vous planteurs, constituez la partie majeure du scope 3 de Saint Louis Sucre. Et nous, Saint Louis Sucre, faisons partie du scope 3 de nos clients ».

Cinq indicateurs clés et un cadre d’accompagnement

Saint Louis Sucre structure son approche agriculture régénératrice autour de cinq indicateurs clés : couverture des sols, diversité des cultures, biomasse des couverts, intensité du travail du sol et réduction des émissions de GES.

« La science de l'agronomie vous appartient. Notre rôle est de vous accompagner vers les techniques qui permettent une production durable de la betterave », rappelle Thomas Nuytten.  

Pour garantir la réussite de cette transition, Saint Louis Sucre s’entoure de plusieurs partenaires experts. Novalis Terra apporte ses connaissances agronomiques et Kermap analyse la couverture des sols via l’imagerie satellite.

Le programme s’appuie également sur des dispositifs concrets comme l’expérimentation Mont Blanc, en place depuis onze ans.
« Nous couvrons la prise de risques liée à la perte de rendement que peut générer l’adoption de nouvelles pratiques  », précise Thomas Nuytten. Par ailleurs, Saint Louis Sucre propose aux planteurs d’expérimenter des engrais décarbonés.

En complément, la plateforme MyEasyFarm est mise à disposition des agriculteurs pour faciliter le suivi et l’analyse des indicateurs agronomiques.

Une transition déjà visible et à valoriser

Les résultats sont déjà perceptibles. « En 2018, un hectare de betterave produisait en moyenne 3,8 t d’équivalent CO₂, explique Ughau Debreu, responsable durabilité chez Saint Louis Sucre. En 2023, les agriculteurs engagés dans le programme ont réduit cette empreinte de 400 kg de CO₂ par hectare. »

Grâce à la formation sur l’implantation des couverts et aux efforts collectifs, la durée moyenne de couverture des sols atteint 68 % en 2024 contre  63 % en 2023.

Si la rentabilité de ces pratiques est une priorité, la valorisation des betteraves « décarbonées » est en cours. « Nos clients doivent être convaincus de l’impact positif de cette transition. Nous travaillons avec l’ONG Earthworm pour structurer une prime de transition betteraves », indique Thomas Nuytten.

Avec ce programme d’agriculture régénératrice, Saint Louis Sucre ambitionne d’inscrire la filière betteravière dans une trajectoire durable et compétitive.

Réunion et dîner convivial, le 3 mars 2025 au château de Tilloloy pour les planteurs de Roye.

Programme équivalent le 4 mars à La Grange des Triplés à Boisemont (27) pour les planteurs d’Étrépagny.